jeudi 28 mai 2009

Avoir la belluque



Orchis, tulipes, anémone pulsative tardive

Le voisin a sorti l'autre jour que le laurier avait la belluque !
Euh, pardon, je n'ai pas bien compris.
Il voulait dire en fait que le laurier avait pris du poil de la bête et qu'il se portait bien.
Surtout après le passage du camion "anti herbe" qui ne s'est pas arrêté au niveau des jardins et a donc empoisonné les plantations et la terre avec.
Le laurier, lui, n'en n'a que faire, il suit son bonhomme de chemin de croissance et c'est dire si le désherbant est efficace ! ça dépend pour quoi !
Ce qui a mis très en colère Roger, qui avait lui aussi la belluque pour roumeguer !

Avec la pluie et le soleil, c'est également le gazon qui a la belluque, les fleurs printanières aussi.
C'est très joli et odorant.
J'ai les narines encore toutes pleines du parfum des genêts et des narcisses blanches sauvages de notre balade du week-end dernier.
Un régal de senteurs et de vues superbes, comme dans un livre de conte ou un rêve.
Merci Dame Nature.

mercredi 13 mai 2009

Particularismes linguistiques

Je ne résiste pas à vous faire part ce texte reçu par la voie du mail de la part d'un "pur" aveyronnais :

L'aveyronnais habite la partie sud de la France, que certains appellent Occitanie.
En Occitanie, on parle une langue bizarre pleine de ou, de r roulés et d'expressions aussi compréhensibles que charmantes (vai t'en cagar a la vinha e porta me la clau entre autres).
Cette langue est appelée par ses pratiquants l'occitan, ou langue d'oc, ou encore patois. La pratique de ce langage, aux sonorités différents du français, a évidemment apporté à l'aveyronnais cet accent inimitable, cette touche d'authenticité, que personne ne peut lui voler, même pas son fourbe voisin tarnais (et d'ailleurs, même s'il le pouvait, l'aveyronnais ne le prêterait pas).
Les principales modifications de prononciation :
* le r a tendance à rouler dans la bouche d'un aveyronnais,
* le d final d'un mot est souvent remplacé par un t
* la syllabe bl est souvent remplacée par pl
* la sylabe s + consonne en début de mot est remplacée par es + consonne
* articuler ne doit pas avoir la même signification en Aveyron : Hé Davit ! A taple !

S'il est vrai que l'accent aveyronnais peut surprendre, voire dérouter les néophytes, ils ne sont malheureusement pas au bout de leurs peines. En effet, en Aveyron, bon nombre d'expressions de la vie quotidienne diffèrent du français classique. Ainsi l'aveyronnais :
* n'allume / n'éteint pas la lumière, il l'ouvre / la ferme
* après avoir abusé du Marcillac, ne finit pas dans le fossé, mais dans le bartas
* ne met pas ses courses dans le coffre, mais dans la malle de la voiture
* ne glande pas, il sane
* ne ferme pas la porte à clé, il la clave
* n'est pas surpris, il est espanté
* ne fait pas d'exploits, mais des espets
* ne lance pas un objet, il l'escampe
* n'a pas soif, il a la sécade
* ne glisse pas, il limpe ou il rippe
* ne s'endort pas, il cute, s'assuque, s'ensuque ou cab(p)usse
* ne défèque pas, il cague
* ne crie pas, il brame
* ne s'étouffe pas, il s'estraffegue, s'escanne ou s'engaillouste
* ne colle pas, il pègue
* ne titube pas, il trantoule
* ne renverse pas, il abouque
* ne sommeille pas, il cabeque ou capetche
* ne tombe pas sur les fesses, il s'aquioulle
* ne fait pas la cuisine dans une marmite mais dans une toupine
* ne dit pas avant, mais après
* n'est pas une tête brûlée, il est cabourd et même cabourdas
* ne ferme pas le portail mais la clède ou le po(u)rtanel
* ne marche pas dans le flaques, mais azague
* préfèrera macarel, boudihou ou miladiou à toute interjection française
* ne crame pas, il rabine
* n'utilise pas un chiffon, mais un pétas
* ne vous donnera rien de toute façon, n'insistez pas...

Exemple de franco-aveyronnais : Ferme le portanel, que les fèdes vont s'escamper par le prat !